Mónica García veut interdire ce qui fonctionne. Littéralement.

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Une réglementation disproportionnée qui pousse les anciens fumeurs à revenir à la cigarette

Le ministère espagnol de la Santé affirme vouloir protéger les mineurs. Jusqu'ici, tout va bien. Le problème réside dans la manière de procéder. Le nouveau projet de décret royal, actuellement en cours de notification auprès de l'UE, propose deux mesures radicales : plafonner la concentration de nicotine dans les sachets à 0,99 mg et interdire tous les arômes, à l'exception du tabac. En pratique, cela équivaut à une interdiction de fait d'un produit que des centaines de milliers d'Espagnols utilisent pour réduire ou arrêter de fumer des cigarettes traditionnelles.

La logique du ministère est simple, mais erronée : si les arômes peuvent attirer les mineurs, il faut les éliminer ; si la nicotine crée une dépendance, il faut la réduire au minimum. Mais les conséquences de cette approche punitive ne toucheront pas seulement les contrevenants ; elles toucheront plus durement les consommateurs qui ont trouvé dans les sachets de nicotine une alternative réaliste, discrète et bien moins nocive au tabagisme. Protéger les mineurs est crucial. Mais punir les consommateurs n'est pas la solution.

Les données sont claires : les consommateurs utilisent des sachets de nicotine pour arrêter de fumer

Selon une nouvelle enquête Dynata réalisée pour la Fondation Tholos, deux tiers des utilisateurs de sachets de nicotine en Espagne les ont choisis pour des raisons de santé, principalement pour réduire ou arrêter de fumer. Par ailleurs, 841 personnes interrogées s'opposent fermement à l'interdiction proposée par le ministère.

L'enquête révèle également un point essentiel que le ministre semble ignorer : 901 % des consommateurs estiment que les arômes sont essentiels pour arrêter de fumer. Les saveurs fruitées et mentholées, en particulier, sont perçues comme plus agréables et efficaces que l'arôme tabac, que beaucoup associent à l'habitude même qu'ils cherchent à abandonner.

L'interdiction de ces saveurs n'empêchera pas l'accès des jeunes — un problème qui serait mieux résolu par une vérification de l'âge, et non par une interdiction générale — mais elle rendra plus difficile pour les fumeurs adultes d'arrêter de fumer.

Une personne sur trois recommencerait à fumer

Le résultat le plus alarmant de l'étude est peut-être le suivant : si la réglementation est appliquée telle que proposée, un tiers des consommateurs déclarent qu'ils recommenceraient à fumer des cigarettes, tandis qu'un autre tiers chercherait à contourner la règle en achetant en ligne ou à l'étranger. Seuls 61 TP4T arrêteraient complètement de consommer de la nicotine.

En d'autres termes, cette politique n'entraînera pas une diminution du nombre de consommateurs, mais plutôt une augmentation des risques. Elle alimenterait le marché noir, affaiblirait la surveillance sanitaire et pourrait entraîner une augmentation du taux de tabagisme plutôt qu'une réduction.

Oui, il existe des moyens efficaces pour empêcher l'accès des jeunes

Un consensus se dégage en Europe, et parmi les consommateurs eux-mêmes, sur les mesures efficaces pour tenir les mineurs à l'écart des produits à base de nicotine sans pénaliser les consommateurs adultes. L'enquête Dynata révèle un fort soutien à des politiques telles que des contrôles d'âge plus stricts en point de vente, de véritables sanctions pour les vendeurs qui vendent aux mineurs et des campagnes de sensibilisation ciblées.

Ce sont des mesures qui fonctionnent déjà avec succès dans des pays comme la Suède, qui est sur le point de devenir le premier pays européen sans tabac, sans recourir à des interdictions pures et simples.

Interdire ce qui fonctionne est irresponsable

Personne ne souhaite que des mineurs consomment des produits à base de nicotine. Mais lorsque de bonnes intentions se transforment en décrets rigides et disproportionnés, nous risquons de faire plus de mal que de bien.

Le système TRIS de l'UE a déjà suscité des objections de la part de pays comme la Roumanie, l'Italie, la Suède, la Tchéquie et la Grèce. Même la CNMC espagnole a mis en doute le manque de fondement empirique et l'impact négatif potentiel sur le marché légal. Interdire les arômes et réduire la nicotine à des niveaux inefficaces ne constitue pas une protection. Cela incite les consommateurs à recommencer à fumer. Cela criminalise ceux qui ont pris la décision d'arrêter.

Conclusion : Protéger, ne pas punir

Si nous voulons réellement protéger les jeunes, nous devons réglementer avec intelligence, et non avec des réflexes prohibitionnistes. Promouvons l'éducation et une vente responsable. Mais n'éliminons pas du marché l'outil qui a aidé des milliers de consommateurs à arrêter de fumer sans rechuter.

L'Espagne a besoin de politiques de santé publique fondées sur des données probantes, et non sur la peur. Car punir ce qui fonctionne, c'est ne pas protéger les plus vulnérables. On les condamne.

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